L’incendie médiatique et financier.
Lundi 25 février 2008
Après la bulle de l’immobilier et du crédit, nous sommes, en France, dans la bulle médiatique autour du Président de la République. Dans «Le Monde », l’économiste Nicolas Baverez parle de « La démesure et la raison » et il cite Eschyle disant : « La démesure produit l’épi de la folie et récolte une moisson de larmes. ». Dans l’excellente revue « Constructif », Jean Arthuis, Président de la Commission des finances au Sénat, écrit : « Dans les actes, c’est l’art de gouverner qui est en cause. Il y a urgence à sortir des gesticulations médiatiques et du recours à la loi pour dissimuler trop souvent l’impuissance à agir ».
Nicolas Baverez poursuit en disant : « Ce qui doit être impérativement modifié, ce ne sont pas le principe et le rythme des réformes, ce ne sont pas tant les ministres que l’esprit et le style du gouvernement. Et ce à partir de quelques principes simples :
1) Recentrer l’action sur le remède du cœur du mal français, à savoir le blocage du modèle économique et social, en évitant de traiter des problèmes qui ne se posent pas, telle la laïcité ou la dispersion d’une politique étrangère qui doit pour l’heure se concentrer sur l’Europe et la présidence française ;
2) Clarifier définitivement la stratégie macroéconomique en hiérarchisant les priorités, en supprimant les relents protectionnistes et étatistes, en intégrant la nouvelle donne issue de la crise financière ;
3) Exposer sans fard la réalité de l’affaiblissement économique du pays et les bouleversements provoqués par la crise financière ;
4) Changer de méthode – tant il est vrai que trop de leadership tue le leadership et qu’un homme seul ne peut moderniser par le haut une démocratie développée - et pour cela passer d’une posture de campagne à une position d’exercice du pouvoir, redonner une existence collective au gouvernement, rétablir la responsabilité politique des ministres et du Parlement » ;
De tous bords, les appels à la sagesse et au calme sont lancés. Il faut avoir le courage de dire la vérité et de faire partager les efforts indispensables pour relever notre pays. Il faut replacer la justice et l’équité au centre des actions, ce qui n’a pas été le cas depuis le début du quinquennat. Jean Paul Fitoussi, président de l’observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) rappelle à propos de la crise financière « qu’elle pourrait bien annoncer la fin des exigences très fréquemment exorbitantes de rendement qui ont été celles des détenteurs de capitaux au cours des dernières années ». L’obsession du rendement financier est à l’origine de l’incendie financier et des vagues de licenciements. L’obsession de la couverture médiatique est à l’origine de la crise de confiance dans le Président. L’heure du retour à la raison a sonné. Il y va de l’avenir de notre société et de son humanisme.
Jacques JEANTEUR
Conseiller régional MoDem