Ingrid Betancourt.

Publié le par modem08

                                                                                  Lundi 14 juillet 2008

Avec la libération d’Ingrid Betancourt, de trois américains et de onze militaires colombiens, le monde a vécu des instants rares d’émotion et de bonheur pur. Comme le dit Dominique Quinio dans « La Croix » : c’est « l’amour vainqueur ». Pour elle, la plus grande défaite des Farc, c’est « l’humanité éclatante de celle qu’ils croyaient humilier ». La joie avec laquelle elle a étreint sa maman et ses enfants était la reconnaissance éclatante de la valeur première et universelle de la famille. « Les retrouvailles ont été une orgie de baisers, a-t-elle dit… C’est comme cela que doit être le paradis. Ce sont mes enfants, ma fierté, ma raison de vivre, ma lumière, mes étoiles et c’est pour eux que je suis restée en vie et que j’ai voulu sortir de cette jungle… C’est le moment le plus fort de ma vie, il faut que l’on continue à lutter pour que tout le monde puisse vivre la même chose ».

Son premier geste de femme libre a été un signe de croix et son premier mot a été pour remercier Dieu. Dans une interview au « Pèlerin », elle a répondu : « Alors que j’étais en captivité, j’avais pris la résolution, lorsque le moment viendrait d’être libre, de remercier en premier le Seigneur. Pourquoi ? Parce que si je n’avais pas eu le Seigneur à mes côtés, je ne pense pas que j’aurais réussi à grandir dans la douleur. Etre otage vous place dans une situation de constante humiliation. Vous êtes victime de l’arbitraire complet, vous connaissez le plus vil de l’âme humaine. Face à cela, il y a deux chemins. Soit on se laisse enlaidir, on devient hargneux, vindicatif, on laisse son cœur se remplir de rancune. Soit on choisit l’autre chemin, celui que Jésus nous a montré. Il nous demande : Bénis ton ennemi…Dès que je faisais l’exercice de prononcer Bénis ton ennemi, alors que j’avais envie de dire tout le contraire, c’était magique, il y avait comme une espèce de soulagement ». Son Père, mort un mois après sa capture, avait une grande vénération pour la vierge Marie. Elle a, en captivité, découvert une Marie, mère comme elle : « Je pensais à sa souffrance de mère et je lui demandais sans cesse : Marie, s’il te plaît, occupe-toi de maman et de mes enfants… Et, en disant cela, je sentais qu’elle m’écoutait ; et je m’apaisais ».

Très au-delà de toutes les considérations politiques ou militaires sur cette libération, il faut se laisser emporter par l’amour vainqueur de la haine, par la foi qui permet de supporter l’insupportable, par l’espérance inouïe de la liberté à venir, du combat à reprendre pour la défense des droits de l’homme, de tous les hommes. Rien n’est jamais perdu tant que la flamme de l’amour brille, rien n’est jamais désespéré tant que l’homme croit en l’homme et tant que la famille est le refuge de toutes ces valeurs. Pour toutes ces vérités réaffirmées, il faut dire un grand merci à Ingrid Betancourt.

                                                                      Jacques JEANTEUR

                                                                 Conseiller régional MoDem

Publié dans Société

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