L’Union pour la Méditerranée.
Lundi 21 juillet 2008
Au-delà de toute considération partisane, les 13 et 14 juillet ont été des journées d’espoir pour la paix. Comme le dit Dominique Quinio dans « La Croix », il s’agit de « Donner une chance au rêve ». Ces organisations régionales « sortent les pays de leur isolement et de leur égoïsme et contrebalancent les oppositions entre blocs antagonistes. A plus forte raison quand les pays appartiennent à plusieurs ensembles à la fois. Les lieux d’intersection sont souvent culturellement les plus riches. Ainsi la Méditerranée ».
Tout a démarré en février 1976 avec la signature à Barcelone de la convention pour la protection de la Méditerranée par vingt et un pays du pourtour méditerranéen. Le processus de Barcelone a ensuite été initié en novembre 1995 lors d’une grande conférence entre l’Union Européenne et dix pays de la rive sud. L’Union pour la Méditerranée qui a été officialisée le 13 juillet à Paris, en est la suite. Il aura fallu attendre le compromis de Hanovre du 3 mars 2008 avec Angela Merkel, pour que le projet n’exclût personne au sein de l’Union Européenne. L’UPM s’est donc conclue entre les vingt-sept états de l’Union Européenne et dix états du Sud : Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tunisie, Turquie et l’Autorité Palestinienne. Il faut y ajouter l’Albanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et Monaco. La Lybie n’y a pas encore adhéré. Il est clair que cette démarche ne va pas tout changer en quelques mois, mais il est important que les chefs d’Etat se soient réunis et aient accepté de se parler. La présence du président syrien Bachar al Assad était indispensable à ce niveau. Seul, le rétablissement de la paix au Proche-Orient peut donner vie à l’UPM, mais l’UPM est aussi une voie pour y parvenir. C’est pourquoi le défilé, de toute beauté, sur les Champs-Elysées était lui aussi un signal fort vers la paix. Les troupes de l’ONU défilaient devant des chefs d’Etat en guerre : Israël, Palestine, Syrie, Liban… Les parachutistes qui se sont posés devant la tribune officielle, ont déployé les drapeaux de la France, de l’Europe et de l’ONU. Quel symbole ! La présence du chef d’Etat syrien a heurté légitimement beaucoup de personnes, en raison de l’absence de démocratie dans son pays. Il faut toutefois rappeler que le plateau du Golan a été occupé par Israël en 1967 et, qu’en décembre 1981, le parlement israélien a voté l’annexion du plateau. Cette décision unilatérale n’a été reconnue par aucun Etat et a été constamment dénoncée par l’ONU, comme illégale et contraire au droit international. C’est à l’origine du terrorisme de résistance développé par la Syrie. Israël a construit depuis une quarantaine de colonies, dans ce territoire occupé.
L’UPM est donc réellement une source d’espoir, si chaque Etat accepte de se remettre en cause et si l’Europe lui apporte son appui financier. Son succès dépendra surtout de la nouvelle administration américaine en janvier 2009. Vivement la fin du système Bush !
Jacques JEANTEUR
Conseiller régional MoDem