Finances et éthique.

Publié le par modem08

                                                                               Lundi 29 septembre 2008

La crise financière qui secoue le monde va, une fois encore, affaiblir davantage les pays pauvres et les personnes en difficulté. Cela pose un problème fondamental d’éthique. C’est tout le modèle dit américain qui est en cause, celui qui a tant fait rêver notre Président.

La course au gain permanent, au niveau individuel, mais aussi au niveau collectif aboutit finalement à des krachs financiers d’amplitude mondiale. Comme le dit dans « La Croix » Laurent Bibard, directeur de l’ESSEC : « La question de fond est la suivante : faut-il vouloir un gain immédiat ou plutôt un développement durable ? Si, collectivement nous choisissons cette seconde option, cela signifie économiser les énergies, redistribuer les richesses, vérifier qu’en nous enrichissant nous n’appauvrissons pas les ¾ de l’humanité, sauvegarder l’eau ». Si l’argent est indispensable au développement durable, il ne peut être une fin en soi et il ne doit jamais servir de critère de réussite. Un jeune qui vend de la drogue et qui roule en grosse cylindrée allemande est-il un critère de réussite ? Un grand patron qui touche des parachutes dorés pouvant atteindre plusieurs centaines ou même milliers d’années de SMIC est-il un critère de réussite ? La carrière fulgurante de certains jeunes cadres de la finance sont autant d’entorses à ce qui devrait être l’éthique financière du capitalisme. On sait combien l’absence d’éthique du système communiste a provoqué de morts et d’injustices. On ne doit pas laisser le système capitaliste appauvrir des centaines de millions de personnes au profit de quelques milliers de mafieux sans scrupules. Le patron de Lehman Brothers a gagné en cinq ans 240 millions d’euros, dont une prime de 11 millions d’euros pour sa clairvoyance quelques mois avant la faillite de l’entreprise. Il faut rappeler que Bernard Tapie s’est vu octroyer 390 millions d’euros dont 45 de préjudice moral dans le dossier Adidas. Dans les deux cas, cet argent scandaleux n’est pas un signe de réussite.

Dans le cas de Tapie, c’est le contribuable français qui paie et aux Etats-Unis, ce sont les contribuables qui paient pour nationaliser AIG, principal assureur américain, et Fanny Mae et Freddy Mac, les deux géants du crédit hypothécaire américain. Comme le dit « Le Monde Economie » : « Le recul de la croissance européenne ne se limitera pas à un simple trou d’air. L’activité est entrée dans phase descendante d’un cycle, provoquée par la flambée des matières premières, qui s’ajoute aux effets de la crise financière. Contrairement aux espoirs de certains experts, la mondialisation n’a pas affranchi l’économie des ses mécanismes traditionnels ». Il est donc urgent de revenir à la raison et de développer un libéralisme humaniste. Ce n’est pas le moment d’avoir la nostalgie du système totalitaire communiste qui a fait mourir des centaines de millions de personnes. Il faut remettre l’éthique au cœur du système financier capitaliste.

                                                                        Jacques JEANTEUR

                                                                   Conseiller régional MoDem

Publié dans Finance internationale

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