La chute du second mur.

Publié le par modem08

                                                                                                Lundi 13 octobre 2008



            La faillite du système financier international est un évènement historique qui peut être comparé à la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989. Le monde entier célébrait alors l’échec du communisme qui avait fait des millions de morts et qui avait entraîné un sous‑développement économique des pays sous le joug des dictatures communistes. L’effondrement des bourses mondiales est un séisme de même envergure. Il sonne le glas du libéralisme financier débridé. Tous les mouvements de balancier sont dangereux. Nous assistons à l’échec des systèmes binaires : est-ouest, gauche-droite, nord-sud. La mondialisation impose une nouvelle gestion globale et équilibrée. Il faut sortir du chacun pour soi et comprendre que l’intérêt général est prioritaire sur l’intérêt particulier, mais qu’il ne lui est pas concurrent. L’Etat doit retrouver son rôle normal de régulateur pour chaque pays et les grandes organisations internationales doivent avoir un pouvoir élargi : Nations-Unies, Fond Monétaire International, Communauté Européenne, Banque Centrale Européenne… Au pied du mur de la grande crise, on voit bien que seule l’Europe peut nous sauver. Il n’y a pas de sauve qui peut qui vaille dans cette crise mondiale. Il faut rebâtir l’ensemble du système. Il ne faut pas que les pays pauvres soient les sacrifiés de l’inconstance des pays riches. Une certaine redistribution des richesses est inévitable. Jacques Julliard dans le Nouvel Observateur titre : « Les pauvres et les gosses paieront ». Cela fait de nombreuses années que les centristes humanistes demandent que les générations actuelles cessent de vivre aux dépens des générations futures. Il y a eu spoliation des générations à venir et nous devons rétablir une équité minimum. Jacques Julliard écrit en parlant des parachutes dorés : « Bien sûr qu’il faut les supprimer et vite… Mais que cela ne détourne pas de l’essentiel. Les brigands se sont multipliés parce que, depuis quelque temps, l’entreprise-monde avait été convertie en entreprise de brigandage. Depuis quand ? Depuis que, le socialisme étant disqualifié, les riches n’ont plus eu peur des pauvres et se sont cru tout permis ». J’ajouterai, à titre personnel, que le socialisme français s’est disqualifié en faisant équipe avec les communistes.

Dans « Le Point », Claude Imbert en parlant de la défaite du sens commun écrit : « Il y a quelque chose de pourri au royaume de l’argent. Et la crise vrille dans le vermoulu. La punition qu’elle inflige appauvrira des peuples qui n’en peuvent plus. Elle échauffera contre le capitalisme libéral des réactions nationalistes dangereuses… Le système est corrigible. Mais les hommes ? C’est une autre affaire… La navigation capitaliste, comme beaucoup d’affaires humaines, n’est menacée que par des excès opposés… Le premier excès, celui, protectionniste, des rétractions étatiques, étouffe le principe créatif de l’échange… Sur l’autre bord, l’excès inverse du parcours libéral… c’est d’avoir laissé le champ libre aux chevaux fous de la finance… Le principal coupable, évidence oubliée, c’est la démesure ». C’est toujours entre les extrêmes, c'est-à-dire au centre que se trouvent la sagesse et la raison.

                                                                           Jacques JEANTEUR

                                                                       Conseiller régional MoDem

Publié dans Finance internationale

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