Sœur Emmanuelle.

Publié le par modem08

                                                                          Lundi 3 novembre 2008




            Dans ce monde en émoi par les crises financière et économique, la mort de sœur Emmanuelle est apparue comme une source d’espérance. Son combat inlassable aux côtés des plus pauvres a fait l’objet d’un hommage unanime. Comme le titrait « La Croix », il s’agissait d’un « hymne à la charité ». « Le Point » lui a consacré sa couverture et a publié des extraits de son livre testament. L’hebdomadaire « Marianne » parle d’une vie au service des pauvres et écrit : « Elle détestait par-dessus tout l’inégalité et se battait aux côtés des plus déshérités… Un combat aux allures de David contre Goliath que la religieuse avait choisi de disputer avec deux armes principales : une grande foi en l’être humain et un franc-parler à toute épreuve ».

Dans son homélie à Notre Dame devant les plus hautes personnalités de la France, le cardinal Vingt-Trois a conclu ainsi : « Notre véritable hommage à sœur  Emmanuelle n’est-il pas de tirer les leçons de son histoire d’amour avec les pauvres de ce monde ? N’est-il pas de crier avec tous ceux qui survivent avec peine dans la malnutrition et le manque de soins ? N’est-il pas de nous interroger sur le déséquilibre qui marque notre univers : d’un côté, l’énergie que l’on dépense pour la richesse et le confort d’une société dont on attend qu’elle assume tous les risques de la vie et de l’autre l’insécurité absolue sur les besoins élémentaires de l’existence : manger, boire de l’eau, se soigner, apprendre à lire et à écrire ? » C’est un beau rappel à la réalité quotidienne de centaines de millions de personnes au moment où quelques milliers se sont enrichies impunément par la spéculation.

Eugen Brand, Délégué général d’ATD Quart Monde, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre la misère, le 17 octobre, trois jours avant la mort de sœur Emmanuelle disait : « Depuis longtemps, on sait que la recherche de plus de croissance n’est pas « la » solution. Que face à la globalisation de l’économie, il faut réorganiser le travail pour répondre au chômage chronique ou à la précarité imposée. Que, face aux menaces écologiques, il faut penser un développement durable qui n’épuise plus les ressources en eau et en hydrocarbones, qui ne contribue pas au réchauffement climatique, qui ne dégrade pas les sols… Mais c’est avec les plus pauvres qu’il faut réfléchir à l’écologie, à la paix, à l’économie. » Dans son testament, lu au début de la cérémonie de Notre Dame, la religieuse sœur Emmanuelle nous dit avec enthousiasme : « Je tiens à vous dire merci, un merci bondissant de reconnaissance pour ce que vous avez fait et ferez encore, je le sais, pour nos milliers d’enfants en difficulté à travers le monde. Grâce à vous, ils deviennent des citoyens debout et heureux ». Cela me rappelle ce mot merveilleux de Mère Térésa : « Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être meilleur et plus heureux ». Voila qui devrait inspirer nos dirigeants mondiaux au moment où ils veulent reconstruire le système financier et économique mondial : Rendre meilleur et plus heureux chaque citoyen de notre planète terre !

                                                                       Jacques JEANTEUR

                                                                                  Conseiller régional MoDem

Publié dans Société

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