Réapprendre à repriser les chaussettes.

Publié le par modem08

Dans sa dernière « Libre opinion », Jacques Jeanteur écrit : « Il faut que les personnes les plus solides moralement prennent des décisions sages (comme de monter ses meubles au 1er. étage) ».

Pour ma part, dans le même ordre d’idée, lors du premier choc pétrolier en 1974, j’avais coutume de dire sous forme de boutade : « il va falloir réapprendre à repriser les chaussettes ». Vingt ans plus tard, à l’occasion d’une entrée dans de nouvelles fonctions, l’une de mes premières notes de service, si ce n’est la toute première, avait pour objet : « la chasse au gaspi ».

J’oubliais que les trois décennies glorieuses étaient passées par là, imprégnant dans les mentalités les délices de la société de consommation dont la métaphore par excellence, s’illustrait dans la paire de chaussettes jetée et remplacée par une paire neuve, dès lors qu’une seule chaussette était ne serait-ce que légèrement trouée. Le second choc pétrolier n’a pas suffit à y changer quelque chose, pas davantage d’ailleurs que les nombreux avatars sociaux, économiques, écologiques survenus depuis et pourtant si révélateurs. Il me souvient qu’à l’époque, j’étais regardé comme un illuminé, lorsque j’osais évoquer le réchauffement de la planète.

En effet, aujourd’hui l’esprit est encore à ces trente années d’expansion économique où tout était si simple. Le travail abondait (le mot chômage n’était usité, le plus souvent, que durant les périodes d’étiage, à propos des cours d’eau précisément), les salaires augmentaient régulièrement (trois, quatre voire cinq fois dans une même année), les retraites étaient fructueuses, la consommation battait son plein... Certes, l’inflation était à deux chiffres (autour de 13 %), mais l’on se souciait si peu du devenir.

Aujourd’hui, l’Etat, les collectivités publiques, les entreprises, la société, les individus continuent de vivre dans ce même état d’esprit alors que le contexte économique a totalement changé. Depuis 1974, le monde est en complet décalage, tant individuellement (cf. les nombreux dossiers de surendettement) que collectivement (cf. l’état des finances publiques). En d’autres termes, depuis longtemps déjà, le monde vit au-dessus de ses moyens.

La crise financière mondiale a ouvert une ère de récession économique (n’ayons pas peur des mots) dont nul ne peut encore prédire actuellement, quelles en seront l’ampleur et la durée.

Sous l’impérieuse nécessité de l’économie, il va sans doute cette fois effectivement et impérativement « réapprendre à repriser les chaussettes » et c’est tant mieux pour le développement durable, donc pour nos enfants !

Michel, Militant MoDem

Publié dans Environnement

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