2009, année du sens.
L’année qui démarre sera la première d’un nouveau cycle et d’un nouveau système de valeurs. Le système fasciste s’est effondré en 1945. Le système communiste s’est effondré en novembre 1989, avec la chute du mur de Berlin, érigé en août 1961. Tous deux ont fait des millions de morts et ont brisé des millions de vies. En aucun cas, ils ne doivent réveiller des nostalgies ou servir de nouvelles ambitions à travers la planète. En 2008, le système ultralibéral capitaliste s’est effondré après la découverte de mensonges énormes, de fortunes scandaleuses et à cause de l’incurie de l’administration américaine de Bush. Nous allons donc en 2009 contribuer, chacun à notre niveau, à l’élaboration de nouvelles règles du vivre ensemble. Au-delà de la crise qui nous frappe, nous allons devoir redonner du sens à notre vie et à nos engagements. C’est une bonne nouvelle après tant d’années d’hypocrisie et de mensonges. Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT, exprime très bien cette recherche de sens en terminant son article dans « La Croix » par ces phrases : « Il est urgent de sortir de la pensée unidimensionnelle qui fait de l’économie et du financier l’alpha et l’oméga de nos sociétés. Il nous faut construire une pensée multidimensionnelle (économique, financière, sociale, culturelle et éthique) afin de permettre à nos sociétés de trouver entre ces facteurs multiples le meilleur point d’équilibre permettant de définir les principes de l’action nécessaire pour proposer aux hommes et aux femmes une utopie créatrice et mobilisatrice parce qu’elle donnera du sens à nos destins individuels et à notre destin collectif. »
En fait, la crise est peut être une chance si elle permet un développement plus équitable et plus solidaire ou même fraternel. Robert Rochefort, directeur général du Credoc, pense que : « La société semble aujourd’hui prête à réfléchir à la place excessive de l’argent, l’absurdité des délocalisations systématisées, à la tyrannie de la rentabilité à très court terme, à l’impasse d’un système d’hyperconsommation et de gaspillage, à la nécessité de redonner un rôle de guide et de stratège à l’impulsion de l’action de l’Etat. Et pourtant, on sent aussi que la tentation est grande pour le système de réparer dans l’urgence les dégâts les plus visibles et de souhaiter ensuite repartir comme avant. »
Retrouver du sens à nos actions et à nos engagements, c’est d’abord rendre toute sa place au bon sens et traquer tous les non-sens maquillés par une information tronquée et manipulée. François Bayrou nous dit dans ses vœux : « Nous voulons une société qui soit transparente, c'est-à-dire dans laquelle les décisions qui sont prises soient des décisions expliquées et justes et qui soient fondées sur la vérité que l’on dit aux concitoyens. » Ce modèle nouveau que nous sommes appelés à inventer tous ensemble doit laisser une place à l’émerveillement et à l’utopie créatrice. Ceci exige un esprit et un cœur ouverts. C’est le vœu que je forme pour chacun de nous en ce début d’année.
Jacques JEANTEUR
Conseiller régional MoDem