Ville de Sedan – Une autre manière de communiquer
Comme l’indique le précédent article (« Une autre manière de gérer »), la Municipalité de Sedan pratique aussi la communication d’une autre façon.
En effet, lors de sa séance du 31 mars 2008, le Conseil municipal de la Ville de Sedan a voté la répartition des indemnités de fonction de ses membres. Point n’est besoin de se rendre en Mairie pour se procurer la délibération correspondante, elle est consultable sur le Site Internet de la Ville ( http://www.sedan.fr/ ). En outre, elle est compréhensible par tous puisque le montant des indemnités y est expressément indiqué en valeur absolue. Ici, pas de pourcentages assortis de divers taux de majorations applicables selon des calculs quelque peu tarabiscotés et donc, incompréhensibles par le commun des administrés, comme on peut le voir par ailleurs. Il n’est donc pas nécessaire d’être aguerri aux modalités de calcul de ces indemnités pour en connaître le montant ; il est directement lisible. Mais peut-être est-ce à dessein que certaines communes pratiquent l’obscurantisme, là comme dans d’autres domaines.
En clair donc, ces indemnités en valeur brute mensuelle du point indiciaire des traitements et des rémunérations de la fonction publique au 1er. mars 2008, sont ainsi détaillées :
- Maire ............................ 2 763,60 € ;
- Premier Adjoint ............ 1 564,52 € ;
- Autres Adjoints ... 1 225,21 €, à raison de 8 adjoints, soit
un coût de 9 801,68 € ;
- Conseillers délégués ..... 612,60 €, à raison de 4 élus, soit un
coût de 2 450,40 € ;
- Conseillers ....................... 100,00 € à raison de 21 élus, soit un
coût de 2 100 €.
Soit un coût total de 18 680,20 € par mois charges patronales non comprises et, annuellement : 224 162,40 €. Rapproché du coût des indemnités à Charleville-Mézières qui s’élève à 573 534,54 € (voir par ailleurs l’article du 19 janvier 2009), on constate que celui-ci est plus de 2,5 fois supérieur.
Comparativement, les indemnités de fonction à Sedan sont donc, a contrario, plus de deux fois et demi moins élevées. D’aucuns noteront que c’est approximativement le rapport démographique entre les deux villes (54 036 h. à Charleville-Mézières contre 20 467 h à Sedan, selon les estimations officielles de l’INSEE). Cependant, il faut savoir que la masse de travail au sein d’une municipalité n’est pas proportionnelle à la population, elle l’est bien davantage par rapport à d’autres critères, notamment à son dynamisme…
Autre point de comparaison intéressant : un article du Magazine « Marianne » paru dans le n° 624 du 4 au 6 avril 2009. On y lit dans un encart intitulé « La bourde du fiston » : « Jean Sarkozy, conseiller général des Hauts-de-Seine, a dénoncé par voie de tracts la hausse des indemnités allouées aux adjoints au maire de Neuilly. Le maire de la ville Jean-Christophe Fromantin, a aussitôt répliqué que l’enveloppe des indemnités d’élus n’avait pas changé. Fromentin a seulement modifié la répartition en réduisant sa propre indemnité à 3 900 €, quand son prédécesseur en percevait 4 500 €. Jean Sarkozy ne pouvait tout de même pas demander à papa combien il gagnait quand il était maire de Neuilly [1]. Ça ne se fait pas ».
Quelles que soient les appréciations de chacun eu égard au montant des indemnités des uns et des autres, là n’étant pas le fond du sujet, la Ville de Sedan témoigne d’une autre manière de communiquer, fort différente des méthodes politiciennes que l’on souhaiteraient d’un autre âge.
Moralité, plus on est transparent, mieux on communique !