François Bayrou ou la clarté en politique – Gare aux assaillants !
Invité du journal télévisé, le 19 / 20 sur France 3, ce mercredi 3 juin, François Bayrou était interviewé par la journaliste Audrey Pulvar. Parfois mieux avisée, la journaliste lui a d’emblée posé la question : « Vous vous trompez de scrutin comme vous en accuse vos détracteurs ou vous assumez totalement de faire campagne pour 2012 ? ». Après que François Bayrou ait qualifié ces affirmations de purs mensonges, Audrey Pulvar a insisté : « Dans votre livre « Abus de pouvoir » vous parlez essentiellement : menace sur la démocratie et vote sanction du pouvoir ».
Ceux qui ont lu le livre savent qu’aucune phrase, aucun mot, aucune allusion ne permettent d’étayer cette affirmation de la journaliste, quel que soit le sujet du chapitre.
Pour preuve, comme François Bayrou l’a fait aimablement remarquer à son interlocutrice, elle n’a pas lu le livre ; il en a d’ailleurs très courtoisement obtenu expressément l’aveux. La technique journalistique n’a rien pu face à une subtile, élégante et magistrale pression pleine de tact !
Au-delà de la personne car elle n’est pas la seule à verser dans ces travers, quand cessera-t-on de pratiquer ce type de désinformation volontaire ou inconsciente, qui instille dans les esprits des intentions décalées, lorsque le sujet est d’une tout autre importance, contribuant donc au mélange des genres, quitte à entretenir la confusion et à polluer le débat ?
Ne nous voilons pas la face. Chacun sait que François Bayrou sera candidat à la présidentielle de 2012, mais il est suffisamment honnête et maître de sa pensée pour concevoir un autre dessein que les propos à lui attribués, a fortiori de les écrire. Il a aussi une telle conscience de son avenir politique, qu’il sait pertinemment que se servir des élections européennes à des fins de présidence nationale serait absolument néfaste au MoDem dont la ferme volonté est de pratiquer la politique autrement. Alors, les acteurs des médias devront aussi se remettre en cause et apprendre à faire du journalisme autrement.
On prête aux autres ce que l’on pense d’eux, les journalistes n’échappent pas à la règle générale. Erreur ! La sincérité existe désormais en politique. Audrey Pulvar est maintenant bien placée, méprise de jeunesse probablement, pour savoir que, même en douceur, çà pique quand on s’y frotte. On ne manquera sans doute pas de se le dire et pas seulement dans les milieux concernés !
Michel TONON
MoDem Ardennes