Ambition personnelle ou collective ? La vraie Révolution !

Publié le par modem08

L’été étant propice à la méditation, encore que, un paysage enneigé, une frondaison printanière ou automnale puissent également y contribuer, très modestement, voici soumise à la sagacité de chacun, une réflexion personnelle sur le mal politique.


De quoi souffre donc la Politique de nos jours et probablement depuis longtemps avec plus ou moins d’acuité ? Aujourd’hui, les plus fins philosophes diront : du carriérisme. C’est incontestable, mais tout est dit et rien n’est dit puisqu’à partir de cette certitude nul n’a jamais rien résolu. Certes, le carriérisme en politique s’oppose à toute idée de progrès collectif puisque par essence, il est individualiste. Aussi nécessaire que soit la réduction voire la suppression du cumul des mandats, elles n’y suffiront pas. La personnalisation institutionnelle et intellectuelle subsistera. Il faut donc aller plus loin.


Il est de fait que pour se faire entendre, un parti politique, quel qu’il soit, doit avoir des élus et le plus possible semble-t-il. Déjà, « le plus » me gêne, n’étant pas adepte du quantitatif mais davantage du qualitatif. En politique, cela s’avère utopique puisqu’il faut avoir le plus grand nombre de voix. On s’est donc installé dans la tyrannie du nombre et cela depuis….… toujours.


Sous cet aspect, notre jeune Mouvement Démocrate souffre d’une insuffisance d’élus, telle est bien la difficulté qui, à juste titre, m’est régulièrement assénée depuis mon entrée en politique, c’est-à-dire récemment au MoDem par conviction personnelle conforme à une haute idée de la Politique. Or, pour avoir des élus, encore faut-il disposer de candidats et donc d’ambitions personnelles. Comment être élu si l’on n’en a pas ?


Force est donc de constater que pour faire progresser des idées en politique, l’ambition personnelle demeure incontournable. Cependant, le projet collectif doit nécessairement s’imposer au-delà de cette ambition, au risque de voir les idées et le projet s’incarner et donc, par définition, se vouer à disparaître au lieu de se pérenniser, d’évoluer et de se sublimer en dehors des personnes qui les portent.


Prenons un exemple concret. Lors des deniers scrutins de l’élection municipale, le résultat obtenu par les listes exclusivement MoDem aurait été probablement bien meilleurs dans nombre de communes si notre leader avait pu se déplacer dans les départements plutôt que de s’épuiser à gagner sa propre élection municipale.


Point n’est question de contester notre leader. Il est bien à sa place. Sa stature intellectuelle et culturelle nous guide d’autant mieux que, en d’autres circonstances, il a renoncé à de hautes fonctions pour la cause Démocrate. Néanmoins, son envergure nationale et internationale ne doit pas souffrir de dispersion, strictement locale. Sans totalement ignorer qu’une assise locale est, en politique, un atout supplémentaire - encore que ce diktat soit discutable et parfois contesté - son ambition doit se situer au plus haut niveau, pas ailleurs.


L’ambition personnelle est donc nécessaire, mais en aucun cas, il ne convient d’y sacrifier l’ambition collective. Tel est bien le dilemme, mais nul n’a jamais su le dénouer jusqu’à présent, alors que ce problème fondamental s’est posé, se pose ou se posera à toutes les formations politiques sans exception. N’est-ce pas un réel challenge pour le MoDem que de tenter d’y apporter une réponse ?


« Il faut être absolument moderne »
a écrit le Carolomacérien Arthur Rimbaud. Le poète me le pardonne, moi l’humble Ardennais sur lui de renchérir et, ce n’est pas Jean‑François Kahn qui me contredira, je dis : il faut être absolument révolutionnaire ; tout en gardant présent à l’esprit cette citation de Georges Brassens : « la vraie révolution c’est d’essayer de s’améliorer soi-même, en espérant que les autres fassent la même démarche, crois-moi c’est le seul chemin ! ».


En réalité, la révolution apparaît donc paradoxalement plus individualiste que collective car elle devra s’opérer dans les esprits et dans les cœurs ou en tout point intra, voire extra corporel de la bonne conscience, pourvu que la nature humaine s’imprègne de ce que l’on nomme communément : l’intelligence du cœur.


                  Michel TONON

                MoDem Ardennes

Publié dans Politique générale

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