Après le sauvetage de la Grèce – Couper ou supprimer les bourses ?

Publié le par modem08

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Ouf ! La Grèce est sauvée de la faillite et la monnaie européenne du même coup. L’adoption du plan d’austérité grec et l’acceptation corrélative de l’Europe d’accorder à ce Pays 110 milliards d’euros de prêts, ont fait roucouler de satisfaction tous les oiseaux du paradis européen, de Eric Woerth, le Ministre du Travail, au socialiste François Hollande en passant par Dominique Strauss-Kahn.

 

Peu leur chaut les souffrances présentes et à venir de la population grecque dont le soulèvement risque bien de contrarier l’euphorie d’un sauvetage déjà socialement compromis ; d’autant que les masses financières dégagées sont en dessous des besoins réels du Pays. Selon Jacques Sapir, professeur d’économie à l’Ecole pratique des hautes études, les intérêts de la dette que doit acquitter la Grèce d’ici au 31 décembre 2012 s’élèveront à 93 milliards d’euros auxquels s’ajouteront les déficits des trois années (2010, 2011 et 2012), soit au total un besoin de 180 à 200 milliards d’euros. Les moins pessimistes parlent de « seulement » 150 milliards.

 

D’autre part, combien d’eurosceptiques ne manqueront pas à cette occasion d’y trouver arguments pour vilipender l’Euro, voire l’institution européenne tout entière, alors que s’en prendre à l’Euro ou à l’Europe c’est se tromper de cible.

 

Bref, qui vivra verra !

 

Déjà les craintes se sont tournées vers les autres maillons faibles de l’Union Européenne, le Portugal et l’Espagne contre lesquels les marchés se sont enflammés vingt quatre heures à peine après les rodomontades de notre ministre de l’économie Christine Lagarde qui exclut toute contagion à d’autres nations simplement parce que le plan d’aide à la Grèce démontrerait que l’Union européenne ne laisse pas tomber un pays de la zone euro attaqué par les spéculateurs. Une thèse qui a mis en rage certains conseillers de l’Elysée et fait sourire les économistes les plus lucides : croire que les traders sont impressionnés par la vertu économique des pays, c’est un peu prendre une maquerelle pour une bonne sœur.

 

En réalité, l’erreur de Christine Lagarde et des ministres des finances de l’Union européenne car elle n’est pas seule, hélas, est de croire que le soutien à la Grèce protège les autres pays de l’Union alors qu’il les expose davantage. Bien au contraire, voilà les spéculateurs confortés dans leurs sinistres entreprises puisque ce ne sont pas les Grecs que l’Union européenne et le FMI ont sauvés, mais d’abord ses créanciers, c’est-à-dire les banques, les hedge funds (fonds spéculatifs) et les SPV (spécial purpose véhicule), ces fonds spécialisés dans l’investissement à risque pour le compte des banques.

 

Quant aux Grecs, ce ne sont pas les fainéants désignés comme tels par la presse allemande et à demi-mot par certains journalistes français. En effet, Jacques Sapir s’inscrit en faux contre ces assertions bien que le pays soit durement pénalisé par une fonction publique inefficace et une corruption d’une certaine catégorie sociale. « Calculée en parité de pouvoir d’achat, la productivité en Grèce est égale à 85 % de la productivité allemande » et, les statistiques montrent que la productivité du travail augmente davantage en Grèce (2,4 % sur la période 1998-2005) qu’en Allemagne (1,2 %), « ce qui n’est pas mal pour ces « cueilleurs d’olives » ajoute-t-il.

 

Les travailleurs et plus généralement une grande partie de la population grecs sont victimes de l’incurie de leurs dirigeants. Les nôtres sont-ils plus vertueux ?

 

La crise grecque a débuté le 23 avril dernier. La demande du Ministre des finances grec à l’Union européenne tendant à l’activation du plan d’aide, soit 30 milliards de prêts européens et 15 milliards d’euros du FMI, conjuguée aux réticences allemandes – l’Allemagne qui économiquement a bien profité de la situation et a ensuite imposé ses vues en exigeant et en obtenant l’abandon de toute gouvernance économique européenne un tant soit peu ambitieuse - ont déclenché des alertes d’analystes financiers et d’agences de notation dont on apprenais hier quelle fiabilité leur accorder ; on pouvais quand même s’en douter depuis leurs bévues dans l’affaire Enron en 2001 et la crise de l’immobilier américain en 2007 entre autres. Dès lors, les taux des prêts consentis à la Grèce se sont envolés (13 % pour le court terme et 9 % pour le long terme). Les premiers coupables sont donc ces mêmes établissements financiers auxquels les banques centrales prêtent à un taux de 1 % et qui réalisent des plus values indécentes (de 800 à 1 000 %) sur ces opérations.

 

Comme en investissant des dizaines de milliards dans des plans de relance, les gouvernements ont transféré dans les caisses de l’Etat la dette privée qui a provoqué la crise financière de 2008, le même processus toxique s’organise autour de l’énorme marché des dettes publiques : 17 300 milliard de dollars aux Etats-Unis, 10 000 milliards d’euros au sein de l’Union. Pour les vautours de la finance, il y a de quoi faire !

Mais au fait, d’où vient la dette publique sinon des déficits budgétaires. Or, le déficitfi pu fr budgétaire de l’Etat français ne cesse de croître ; il est passé de 2,3 % à 8 % du PIB depuis 2006. Quant à la dette, inévitablement elle suit le mouvement : 64 à 83 % du PIB (sources : INSEE et Ministère de l'Economie). Nous sommes donc aussi sur le chemin de la banqueroute si les spéculateurs venaient à s’intéresser à la France !

 

Or, parmi les propositions de François Bayrou dans son programme lors de la campagne des élections présidentielles et reprise à son compte par le MoDem, le retour à l’équilibre budgétaire de l’Etat français en était l’un des principaux axes. Cette proposition doit aller au‑delà de la France et doit s’appliquer à tous les Etats, à commencer par ceux de l’Union européenne.

 

La crise financière n’ayant pas servi de leçon et, loin d’être « un moment fondateur pour l’Europe » comme s’est écrié Daniel Cohen, économiste et accessoirement, conseiller de Martine Aubry, la crise grecque ne semble pas davantage pédagogique, de facto ce sont les financiers et les banquiers, bref, les spéculateurs de tout poil qui continuent à dicter leur loi et font payer les contribuables pour leurs plus grands que dis-je, leurs monstrueux profits. Alors, aucun scrupule, enlevons leur, leur diabolique jouet, coupons leur les b…, non je m’égare, je veux dire : supprimons les Places boursières !

 

                                                                                  Michel TONON

                                                                                MoDem Ardennes

 

 

Dans le prolongement de ce qui précède, voici une contribution de Joëlle sur l’un des moyens et, ils sont nombreux, de réduire le déficit et donc l’endettement de l’Etat.

 

LA RIGUEUR ANNONCÉE EST UNE NECESSITé

 

En 2007, F. BAYROU disait

« Attention, le déficit et la dette nous conduisent dans le mur ».

Aujourd’hui sort un livre choc d’Yvan STEFANOVITCH :

 « Le Sénat – enquête sur les supers privilèges de la république ».

Le Sénat vote la loi.

Le Sénat contrôle le gouvernement.

343 sénateurs sont élus par les 150 000 grands électeurs pour 6 ans depuis juillet 2003.

Ils seront 348 en 2011.

Le Sénat emploie 1 260 fonctionnaires, qui gagnent entre 2 300 et 20 000 Euros/mois pour 32 h, et près de 4 mois de vacances, femmes de ménages, jardiniers, chauffeurs compris.

« Travailler plus pour gagner plus » ne vaut pas pour le Sénat.

Yvan STEFANOVITCH a enquêté, un sénateur gagne 11 540 Euros net/mois d’indemnité.

En plus, il bénéficie d’avantages R.A.T.P. – Air France – SNCF.

Curieusement il perçoit une prime informatique de 1 000 Euros/mois.

Il a droit à des taux réduits pour l’achat de logement.

La plupart des français ne connaissent pas leur sénateur.

Sur 343 sénateurs, seulement 90 sont assidus, 120 à temps partiel et, parfois jamais présent, tel J. Noël GUÉRINI.

La loi prévoit la suspension des indemnités en cas d’absences, mais celle-ci n’est jamais appliquée, ni la gauche, ni la droite ne le demande.

La cour des comptes n’a aucun droit de regard sur le Sénat, au nom de la séparation des pouvoirs entre l’exécutif et le législatif.

Les contribuables paient 300 millions d’Euros dans l’opacité la plus totale.

La retraite dont on parle tant actuellement, s’élève à 1 869 Euros, en sachant que la moitié des Sénateurs sont des fonctionnaires.

RIGUEUR POUR QUI ?

N’Y A-T-IL PAS DES RÉFORMES QUI S’IMPOSENT ?

Tous les détails dans le livre d’Yvan STEFANOVITCH.

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