Depardieu exilé fiscal comme tant d’autres… Tous des renégats !

Publié le par modem08

Exile fiscalPeu enclin à me mêler de l’actualité people qui n’est vraiment pas ma tasse de thé puisque, a priori dérisoire et le plus souvent dilatoire, il m’a semblé intéressant de m’épancher sur le cas Depardieu et son exil fiscal en Belgique. En effet, au-delà de la personne, eu égard à la conjoncture économique et financière de la France, cette échappatoire suscite maintes réactions révélatrices de notre société française sur un sujet fondamental qui aurait pu et qui a peut-être été évoqué lors du débat avorté, lancé il y a quelque temps, par le précédent gouvernement sur la citoyenneté et l’identité nationale.

 

Au-delà de la personnalité dont je n’ai pas le culte surtout pour celle de Depardieu, même s’il est loin d’être le seul à avoir agi de la sorte, voilà bien d'une manière générale une pratique qui ne peut être tolérée tant au plan des principes que du sentiment de la majorité des Français, en particulier ceux qui triment et tirent le diable par la queue. Après avoir fait fortune en France et grâce à elle que ce soit par le truchement de ses ouvriers, de ses consommateurs et en l’occurrence de son public, s’expatrier pour échapper à l’impôt n’est-il pas exécrable ? En ce qui concerne plus particulièrement le cas considéré, les cinéphiles qui depuis des décennies paient régulièrement leur place dans les salles obscures pour aller le voir, apprécieront. Et, on peut largement étendre les cocus !

 

Alors que notre Pays tente de faire face à une interminable crise économico-socio-financière de tels personnages se permettent de quitter leur pays afin d’échapper à l’impôts alors que la nécessité exige de rétablir les finances de l’Etat et que tous les citoyens, même les plus modestes, sont mis à contribution.

 

S’agissant du cas précis Depardieu (De par Dieu, ce nom lui va si mal !), d’aucuns esquivent les questions en se rabattant sur le talent de l’artiste, ce qui n’excuse rien d’autant que, à mes yeux même en n’étant pas un cinéphile particulièrement averti, je pense plutôt que c’est un acteur qui a souvent bénéficié de l'entourage de ses pairs et que les films dans lesquels il joue valent souvent davantage par ses partenaires que par sa présence ; ce jugement artistique n’engage que moi eu égard aux éloges peut-être plus avisés, qui foisonnent dans l’actualité du moment. Il n’est pas jusqu’à Serge Lama qui, hier soir dans le talk-show comme on dit aujourd’hui, « On est pas couché » de Laurent Ruquier, n’ait trouvé que cette antienne pour éluder la question sur le vrai sujet. Dommage pour Lama que j’apprécie en tant qu’interprète et parfois auteur-compositeur et qui m’a déçu profondément car je le croyais plus sincère.

 

Jusqu’à présent, excluant toute considération politique et donc issue de la sphère artistique, je n’ai eu connaissance que d’une seule voix discordante dans ce concert dithyrambique, je dirais quasiment à la louange de l’artiste, celle de Michel Sardou qui n’y est pas allé par quatre chemins, ni de main morte, en critiquant véhémentement l’attitude de Depardieu et en lui souhaitant de bien s’emmerder dans son trou d’outre Quiévrain. Bien que n’étant pas particulièrement un fan de Sardou que jusqu'à présent j'apprécie, néanmoins je salue son courage face à la meute flagorneuse.

 

Contrairement au troupeau grégaire, doutant de la valeur artistique de l'acteur considéré, peut-être un peu trop j'en conviens au motif précédemment évoqué, ce que je crois sincèrement c’est que le personnage fait peur pour de nombreuses raisons ; beaucoup craignent l’individu civilement et humainement critiquable qui, fort de son « succès » de son argent et de sa masse physique, outre qu’il se permet des facéties du plus mauvais goût, s’autorise tout et n’importe quoi au mépris de la bienséance, des règles, voire de la loi. Il est vrai qu’il pourrait affoler quiconque le rencontrerait à la tombée de la nuit à l’orée d’une forêt ; pourtant, pour un Ardennais de souche, il faut mettre le paquet. Comme dirait "La Beuquette" même les Torés trembleraient.

 

Imaginez que cet « artiste » vient de se permettre d’écrire au premier ministre quasiment en l’invectivant parce qu’il a qualifié son attitude de minable. Mais pour qui se prend-il ?

 

Dans sa missive, ce monsieur demande qu’on le respecte, aussi faudra-t-il qu’il apprenne que le respect ne se décrète pas, mais qu’il se mérite, l’adage populaire pourtant bien connu « on a le respect que l’on mérite » doit sans doute manquer à son type de culture. De surcroît, il lui envoie son passeport ou le menace de le faire ; comment interpréter ce geste autrement qu’un reniement de sa nationalité française ? Pour les parlementaires qui réclament à corps et à cris la destitution de Depardieu de sa nationalité française, inutile qu’ils continuent à s’égosiller, c’est fait, fidèle à son personnage, d’ailleurs est-il fidèle à quelqu’un d’autre, l’intéressé a pris les devants !

 

Bref, inutile de tenter de justifier l’injustifiable, même sous contrainte de la peur. Dans le contexte catastrophique actuel de l’économie et des finances publiques, quels qu’ils soient et quelles que soient les arguties car il ne peut exister d’argument qui vaille, les exilés fiscaux sont et demeureront, au sens étymologique des termes, des déserteurs, voire des renégats.

 

                                                                   Michel TONON

                                                                 MoDem Ardennes

Publié dans Finances et fiscalité

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M
Tout à fait L.Machin !<br /> <br /> Ce sont tous ces riches déserteurs, artistes, banquiers, financiers, chefs d’entreprises du CAC et, dans l’esprit, ils sont plus que 40, qui les premiers en appelleront à la sublime réputation : «<br /> France, Terre d’accueil » ; pardi, ce ne sont plus eux qui paient !<br /> <br /> S’agissant des délocalisations, que l’Etat soit socialiste ou capitaliste, il n’y a plus de différence depuis longtemps ; il n’y a que les contraintes d’une mondialisation totalement désorganisée,<br /> effrénée et ouverte à toutes les dérives, les démences, des marchés consuméristes et financiers.<br /> <br /> Et, à propos de la délocalisation de Renault chez nos amis, je dirais presque frères Algériens, ne sont ce pas là, les réminiscences de la colonisation et de ses exactions passées qui se<br /> poursuivent et, qui n’ont jamais cessé, bien au-delà de l’Algérie d’ailleurs, quels que soient les gouvernements français successifs, de gauche ou de droite ?<br /> <br /> Enfin, si j’entendais l’un d’entre ces riches dire comme vous l’écrivez « solidaire », je répondrais : « solidaire, vous avez dit solidaire, comme c’est bizarre ! ».
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L
Et oui, tous ces riches désertent la France, alors que des milliers de pauvres arrivent des pays amis lointains, sollicitant des aides de toute nature. Nous qui les accueillons et leur portons<br /> secours en leur distribuant tout ce qu’ils désirent, nous sommes fiers d’être Français, de rester chômeurs pour leur donner nos emplois. Gloire à l’Etat Socialiste ! Grâce aux 15 % du capital de<br /> Renault qu’il détient, il a insisté pour que cette Société produise des automobiles en Algérie. Cela nous permettra d’acheter des voitures à des prix beaucoup plus bas que celles qui sont produites<br /> en France. Et si d’autres usines ferment et partent pour produire dans les pays en voie de développement, le plus important n’est-il pas d’aider son prochain ? Et même si le chômage monte à 30%,<br /> n’est-ce pas la grandeur de la France qui est le plus important ? Et pendant ce temps ces méprisables riches, dont le mot SOLIDARITE ne fait pas partie de leur vocabulaire, voudraient que nous<br /> soyons indulgents avec eux ? Qu’ils aillent au Diable !
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