François Bayrou : "Il y a une crise de défiance très profonde, il faut entendre les manifestants"
François Bayrou a appelé ce mercredi Nicolas Sarkozy " à entendre " les manifestants, notamment les jeunes, qui défilent contre la réforme des retraites, qu'il qualifie d' " injuste ".
" Je l'ai appelé à entendre ce qui passe chez ceux qui défilent et chez ceux qui ne défilent pas parce que, eux aussi, ont des choses à dire et qui sont toutes du même ordre : où on va ? ", a ainsi affirmé François Bayrou devant la presse, à l'issue de son entretien avec le président de la République.
" Nicolas Sarkozy a souhaité me rencontrer au sujet de la situation du pays. Je lui ai dit que ce que traduisaient ces manifestations, ce n'est pas seulement une question d'affrontements sur les retraites " mais " quelque chose de beaucoup plus profond, une crise de défiance très profonde, notamment de la part des jeunes " vis-à-vis de décisions politiques qu'ils jugent " inéquitables ".
Pour François Bayrou, l'inquiétude des jeunes porte sur " la question de l’entrée dans l’emploi, avec cette idée simple, peut-être trop simple, qui est de dire que si les gens restent au travail, il y aura moins de places pour nous les jeunes ".
" J'ai dit " au président que " l’affaire Bettencourt, l’affaire Tapie, tout ça a créé chez les Français le sentiment, et peut-être même la certitude, que les choses, n'étaient pas justes " notamment avec " l’affaire du bouclier fiscal " et que " les plus avantagés sont privilégiés et ceux qui n’ont pas la chance d’avoir des situations fortunées payent plein pot ", ajoutant que " des gestes sur la réforme des retraites seraient bienvenus ", notamment sur la pénibilité et la retraite sans décote à 67 ans, selon lui la partie " la plus discutable et même la plus injuste de la réforme ".
" Les premiers à être touchés " par cette disposition " n’arriveront qu’en 2016. Un rendez-vous en 2016 serait un rendez-vous utile pour qu’on dise si on confirme cette disposition ou non ", a précisé François Bayrou, suggérant également de revoir la disposition du projet de loi sur la pénibilité, grâce à un amendement déposé dans ce sens au Sénat.