In medio stat virtus

Publié le par modem08

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La vertu se tient au centre et non aux extrêmes. Ce vieux proverbe latin veut que la vérité et le bon sens fassent choisir l’équilibre entre ce qui s’oppose. L’élection présidentielle de dimanche est une fois de plus l’occasion de choisir la voie de la raison et de l’équilibre. On sent à l’approche de l’échéance, les camps se galvaniser les uns contre les autres. D’un côté, l’UMP travestit le programme de François Hollande et brosse une image du candidat complètement exagérée. L’essentiel de leur campagne a consisté à rabaisser François Hollande et à le faire apparaître comme un mou, sans expérience. Les interventions de Jean-François Coppé et Nathalie Kosciusko-Morizet, notamment, ont été d’une médiocrité et d’une méchanceté désarmante. De leur côté, les porte-paroles du candidat de gauche n’ont pas toujours fait dans la dentelle, et ont rejeté tout ce qui a été fait, y compris les réformes indispensables comme la retraite.

La position centrale de François Bayrou et sa volonté de rassembler le peuple de France avec un gouvernement d’union nationale pour lutter contre l’endettement et pour moraliser la vie politique, ont été fortement critiquées par les deux clans qui se partagent depuis 1981 le pouvoir et qui ont accumulé la dette colossale que nous devons maintenant rembourser.

Depuis des années on a caricaturé les hommes du centre en les qualifiant de mous. Or, la position centrale de François Bayrou, sa rigueur et son souci du bien commun, sont, au contraire, la preuve de la ligne de crête qu’il suit depuis 10 ans. C’est la ligne de force des convictions, de l’honnêteté et du souci du bien commun. On veut absolument nous faire basculer d’un côté ou de l’autre, pensant qu’il est impossible en France d’être vertueux, c'est‑à-dire de chercher la vérité du bon sens et de l’équilibre. Avec l’obsession de sauter pardessus le 1er tour, les médias veulent absolument nous faire basculer dans un camp ou dans un autre avant le second tour. Les perches tendues à François Bayrou, par la gauche comme par la droite, pour préparer le second tour sont la preuve de la fébrilité de chaque camp. Il aura fallu attendre la dernière semaine pour qu’un débat entre les 10 candidats, ou leurs représentants, soit organisé à une heure tardive. C’est une grande faiblesse de notre vie démocratique que ce refus du débat, de la confrontation positive dans le respect de chaque idée. Tous les hebdomadaires ont titré depuis plusieurs semaines sur les mensonges, les coups bas et les promesses intenables des candidats.

 On reproche à François Bayrou ne pas avoir été assez agressif, c'est-à-dire de ne pas avoir assez promis, dénigré et menti. C’est vraiment le comble de la contradiction. C’est l’homme en qui les français ont le plus confiance et, en même temps, on nous fait croire que les français vont voter massivement pour ceux qui mentent, s’entretuent et cassent l’unité nationale. On voit dans les pays qui nous entourent que les plans violents de rigueur augmentent la pauvreté, et finissent même par augmenter la dette, compte-tenu des taux scandaleux qu’on leur impose. Mais on a refusé de voir pendant des années, et même des décennies, que l’on dépensait plus que l’on ne gagnait.

 Un peuple de cigales va à la ruine, mais un gouvernement de fourmis revanchardes et dogmatiques peut mener aussi à la faillite. C’est donc dans une démarche équilibrée de réduction de la dépense et d’augmentation de la recette que l’on pourra à la fois réduire la dette et retrouver la croissance. Cela ne pourra se faire qu’à une condition incontournable : la justice sociale, celle qui répartit l’effort en fonction des moyens de chacun, et celle qui impose le contrôle de cette justice. Il nous reste quelques heures pour faire un vote massif de raison, d’espoir et de confiance. « In medio stat virtus », c’est la loi immuable de la nature, y compris de la nature humaine. Dimanche, dans l’isoloir, ne cherchez à protéger les uns ou à venger les autres, cherchez à soutenir avec fougue l’intérêt général, celui qui donne espoir à ceux qui l’ont perdu, et celui qui donne la joie du partage à ceux qui peuvent se permettre de partager leur surplus.

                                                                  Jacques JEANTEUR

 

Publié dans Politique générale

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