La Censure
En raison de ma libre opinion du 5 octobre « Faut-il désespérer ? », le Modem est interdit de libre opinion, aussi bien dans les Ardennes que dans la Marne et l’Aisne. C’est Jacques Tillier, le directeur des rédactions de L’Union-L’Ardennais, L’Est éclair, Libération Champagne et L’Aisne Nouvelle qui a pris cette décision, de manière unilatérale, sans même me contacter. Il a juste téléphoné à Jacques Douadi, conseiller régional Modem de la Marne, pour lui signifier que le Modem n’aurait plus accès aux libres opinions. Ces 4 libres opinions hebdomadaires sont réservées depuis la naissance du journal aux formations politiques, issues de la résistance, qui l’ont soutenu à son lancement. Actuellement, le PC, le PS, le Modem et l’UMP ont chacun une libre opinion. Nous sommes donc en face d’une censure.
Le passage incriminé dans ma libre opinion est, semble-t-il : « Le dénigrement violent par la presse régionale des élus du Conseil Général des Ardennes, après ceux de la ville de Reims et du Conseil Général de la Marne, traduit à la fois une réalité malsaine et une presse qui s’arroge le droit de vie ou de mort sur chacun des responsables. La liberté de la presse n’existe que par la pluralité de la presse. Je ne me fais une opinion qu’en lisant simultanément « Le Point » et « Le Nouvel Observateur », ou « Libération « et « Le Figaro ». La naissance d’un nouveau journal dans les Ardennes est en soi une bonne nouvelle, si c’est une presse libre et indépendante des pouvoirs politiques et économiques. Cela ne semble pas être le cas, et on a l’impression de voir des clans se battre sauvagement sur le dos des pauvres lecteurs qui ne savent plus où est la vérité. Pour ne pas désespérer, il faut avoir le courage de dénoncer partout cette corruption. »
Ma libre opinion du 17 mars 2008 intitulée « Leçons d’un scrutin » avait déjà fait l’objet d’une censure et mon espace était resté blanc. Nous étions entre les deux tours des élections municipales. Ma libre opinion publiée le 11 février 2008 « Lettre ouverte à la direction de l’Union » parlait d’un sondage juste publié, dans lequel j’étais donné comme tête de liste Modem alors que j’avais annoncé en novembre 2007 que je ne serais pas candidat. Sur 350 personnes interrogées, 226 n’avaient pas exprimé d’opinion. Sur les 124 personnes ayant répondu, on donnait 65% des voix du 1° tour à la liste de Claudine Ledoux et 59% au 2° tour ! L’UMP avait saisi la commission nationale des sondages à ce sujet. Le passage qui n’avait pas été toléré dans mon texte du 17 mars était le suivant : « Au niveau local, le clivage droite-gauche s’est exacerbé. La gauche est redevenue sectaire dans de nombreuses villes et la droite a attiré des individualités de toutes tendances par l’appât du pouvoir. Dans ce débat violent, il n’y a pas eu beaucoup de place pour les idées. L’Union et L’Ardennais se sont même permis de publier un pseudo sondage, dont le contenu était un déni de démocratie et la méthode un camouflet pour la déontologie. Il s’agissait de suggérer le résultat du vote selon le bon vouloir de la direction. ». Bruno Franceschi, prédécesseur de Jacques Tillier, m’avait envoyé le mail suivant : « N’ayant pas eu la tribune à laquelle vous faites référence, je vais voir avec Hervé Chabaud (rédacteur en chef), pourquoi elle ne m’a pas été transmise. Pour le reste, étant en déplacement, je vous répondrai plus complètement demain, mais je suis d’accord avec vous : nous sommes en voie de totale Poutinisation. L’Union compte d’ailleurs, comme la Russie, plusieurs journalistes assassinés (morts de rire en cherchant le centre qui semble partout… sauf au centre.) et le pire c’est que le coupable est connu ! ». C’était donc une prise de position très violente contre le centre, ce qui est inadmissible de la part d’un directeur dont le journal est en position de monopole.
Avant d’engager une action en justice, nous allons demander un rendez-vous à Jacques Tillier pour essayer de comprendre cette censure, de ce qui est pour moi un droit à une libre expression. J’ai souvent dit et écrit que nous n’étions plus en démocratie et que l’expression n’était plus libre. En voici une preuve supplémentaire. Cela relève en fait d’une forme de terrorisme qui vise à museler toute personne qui ne pense pas comme eux. Je continuerai à m’exprimer chaque semaine, puisque mes libres opinions sont aussi envoyées par mail. J’en ai déjà écrit plus de 800 et j’ai reçu de nombreux commentaires au cours de ces années de dialogue avec les lecteurs. Beaucoup les retransmettent à d’autres amis.
J’en profite pour vous remercier de votre fidèle lecture et de votre participation active au débat démocratique. « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur » disait Beaumarchais. C’est la devise du « Figaro ». La déclaration universelle des droits de l’homme, dans son article 19 dit : « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ». Vous pouvez compter sur moi pour défendre ce droit.
Jacques JEANTEUR
Conseiller Régional MODEM