Le suicide d’une ville
Le verdict de l’INSEE vient de tomber. La population de Charleville-Mézières est dégringolée à 51 070 habitants. Il faut rappeler qu’elle était de 60 176 en 1975, de 57 008 en 1990 et de 55 481 en 1999. « L’Union » titre : « L’inexorable déclin ». Sur les 10 dernières années le chef-lieu des Ardennes a perdu 4 411 habitants soit 8%. Pire, sur la dernière année nous avons perdu 927 habitants, soit 1,8%. C’est dire que notre ville est en situation critique. Nous avons un problème spécifique : une municipalité défaillante dont les décisions sont suicidaires. La Région Champagne-Ardenne est la seule, avec la Guadeloupe, à perdre de la population. Nous sommes passés de 1 342 202 en 1999 à 1 339 487 en 2009 soit une baisse de 0,2% à comparer aux 8% de Charleville.
De son côté, le département des Ardennes est passé de 290 452 en 1999 à 284 749 en 2009 soit une baisse de 57 030 habitants ou - 2%. Au niveau des villes de la région, sur les dix dernières années : Troyes a progressé de 1,5%, Chaumont a chuté de 6,4%, Châlons de 3,2% et Reims de 2%. Sedan a baissé de 4,3%. On voit clairement que l’essentiel de la baisse est localisée au chef lieu. C’est bien la preuve que ce sont les élus carolomacériens qui sont responsables de ce désastre. Ils ne peuvent pas prétexter qu’ils ont hérité d’une mauvaise situation ou que c’est Nicolas Sarkozy le responsable. Le PS et le PC dirigent ensemble notre ville depuis 1977. Auparavant la ville était dirigée par une alliance socialo-centriste. Le maire André Lebon a permis la fusion des communes et a donné un large essor à notre ville. Depuis son départ, les maires successifs ont fait décliner notre ville. Depuis deux ans, ce n’est plus un déclin, mais un effondrement. Tous les indicateurs sont au rouge et l’équipe municipale se nourrit sur la bête sans aucun souci de l’intérêt général. 17 adjoints, des indemnités dignes des grandes villes et un refus absolu de tout dialogue. On se retrouve dans le système des démocraties populaires avant la chute du mur de Berlin. Un petit noyau d’élus détient tous les pouvoirs et en abuse. C’est une gestion de pays sous-développé.
Les impôts locaux sont confiscatoires, car seule la moitié des habitants en paient, ce qui double leur facture. C’est aussi une des raisons du départ des forces vives, dissuadées de rester à cause des impôts et méprisées par une municipalité qui n’a aucune ambition de développement. Le problème du stationnement est symbolique. Tout élu ouvert et attentif aux difficultés de ses concitoyens aurait repoussé sa décision de suppression des centaines de places de parking dans l’hyper-centre. Ici à Charleville, le clan municipal, haineux, sectaire et ignorant des règles de l’entreprise, va jusqu’au bout de son raisonnement imbécile. Il n’est pas gêné moralement par les dizaines de suppressions d’emploi que cela occasionne. L’absence de morale est d’ailleurs une des caractéristiques de cette équipe, qui fait fuir tous les gens de bonne volonté. Un autre exemple : les employés municipaux sont 1 522, contre 700 à Châlons et, ils font 32 heures payées 35 heures par le contribuable. Cela ne les empêche pas d’être insatisfaits des élus. On sent la colère qui monte de tous côtés. L’opinion publique ne tardera pas à exiger le départ de l’équipe, sans attendre mars 2014. Je ne peux que la comprendre et souhaiter pour Charleville que le changement survienne rapidement.
Jacques JEANTEUR
Conseiller Régional MODEM