Sénatoriales - Belle victoire pour Jacqueline Gourault

Publié le par modem08

Condamnée d’avance par ses anciens amis pour être restée fidèle à un Modem en pleine débâcle, Madame le Sénateur du Loir et Cher a été réélue dimanche au premier tour en faisant mordre la poussière à ses challengers. Une leçon d’honneur au pays des rats.

47fd7c935a15f6be53406cda561138c6 html 4ec05049                                                                                                                          Modem (Wikimedia, CC)

Au moment de la débâcle de mai 2007, alors que tous ses lieutenants avaient fui, trahi ou déserté François Bayrou pour se jeter dans les bras de Nicolas Sarkozy, Jacqueline Gourault était restée sur le bateau de ce qui allait devenir le Modem. Une forme de loyauté et de courage plus si courante que ça à l’heure où les rats quittent facilement le navire pour sauver leur fromage.

D’autant que, parmi les transfuges, figurait son ami Maurice Leroy, député et président du conseil général du Loir et Cher, auquel, pour avoir été le plus fervent des bayrouistes, elle avait dit ses quatre vérités en terme assez peu amènes. Malgré les risques qu’elle encourait politiquement, le sénateur-maire de La Chaussée Saint Victor, près de Blois, n’a jamais transigé sur les principes de la morale politique.

Déjà, en 1998, cette démocrate-chrétienne s’était farouchement opposée à toute alliance de la droite avec le Front National, obligeant Bernard Harang, candidat UDF élu avec des voix lepénistes, à démissionner illico de la présidence de la Région Centre pour laisser la place au socialiste Michel Sapin. Une posture de dignité qui laissa les observateurs pantois. Face à son refus intransigeant de lâcher Bayrou et d’appeler à voter Sarkozy au deuxième tour en 2007, ces mêmes prédisaient sa perte il y a encore quelques semaines : « Elle est folle, elle va se faire broyer ».

Aux pires creux des plus mauvaises vagues qu’ait connues le Modem, pas une seule fois cette femme n’a eu le moindre doute, ni la moindre tentation d’abandon d’un combat apparemment sans issue. Un bloc enraciné dans ses certitudes, malgré un sourire angélique et des manières affables. Restée sourde aux appels à la raison lancés par ses complices d’hier, autant qu’insensible aux menaces et avertissements à elle adressés par l’UMP et le Nouveau Centre pour fatiguer son obstination, du genre : « Jacqueline, si tu persistes dans cette hérésie, nous serons obligé de présenter quelqu’un contre toi aux prochaines sénatoriales et vu le poids du Modem en Loir-et-Cher, ton compte est bon » ; eh bien Jacqueline est remontée au front.

Qu’à cela ne tienne, bravant la logique des rapports de force et les décomptes d’une arithmétique électorale qui lui laissait peu d’espoir, fière comme la Loire,Madame la Sénatrice n’a pas dévié son cours. Après une campagne de terrain, village après village, pour faire constater à ses détracteurs et accusateurs d’hier combien c’est eux qui avaient fait fausse route, Jacqueline Gourault a été triomphalement réélue au premier tour des sénatoriales de dimanche, le challenger UMP que Maurice Leroy avait désigné contre elle, Guy Vasseur, s’étant ramassé avec 25% des voix. Quant à Maurice Leroy, ministre de la ville, il a été battu par le socialiste Jeanny Lorgeoux. Il est encore des terroirs où l’honneur n’est pas qu’une illusion dans cette putain de république.

Publié dans Politique générale

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M
<br /> Quelle bouffée d'air pur dans cet univers impitoyable !<br /> <br /> <br />
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