La démocratie en panne.

Publié le par modem08

                                                                        Lundi 1er. décembre 2008

Le triste spectacle du congrès socialiste de Reims et l’élection contestée du premier secrétaire sont des évènements dramatiques pour le PS, mais c’est aussi une mauvaise nouvelle pour la démocratie. Les socialistes se sont déchirés sur des problèmes de personnes et ils n’ont pas eu le temps de parler de la crise et des solutions alternatives qu’ils pourraient proposer. Jean Daniel titre son éditorial : « Un obscur désir de suicide ». Il écrit notamment : « Ni Martine Aubry, représentante, en somme, de la social-démocratie classique, ni Ségolène Royal, représentante d’un Parti socialiste démocrate à l’américaine, ne nous donnent la moindre piste pour sortir de la crise actuelle, la plus forte que nous ayons connue depuis 1929, provoquée par l’aveuglement des élites et le grégarisme des leaders d’opinion… Le grand risque est de voir toute opposition disparaître dans la démocratie française ». De son côté, Claude Imbert titre son éditorial : « Postures et Impostures » et écrit : « Le malheur du PS, c’est de ne pouvoir s’arracher aux placards de l’exception française. Son électorat se rajeunit avec Ségolène Royal. Mais, pour les trois quarts fonctionnaires, souvent enseignants et pas tout jeunes, les militants sont peu ouverts aux contraintes du monde. Une culture économique vieux modèle, de fumet marxisant. Un culte de l’assistance d’Etat très franco-française. En somme un très vieux confinement… Un malheur national parce que, dans le système binaire de nos institutions, le Parti socialiste devrait être, face à la droite, l’alternative naturelle qu’exigent les démocraties harmonieuses ». En Allemagne, le quotidien « Die Zeit » titre : « Les yeux fermés et droit dans le mur », en Suisse, « La Tribune de Genève » titre : « Le bûcher des vanités » et à Münich le « Süddeutsche Zeitung » titre : « Se diviser pour ne pas régner ».

Le spectacle donné par les leaders socialistes au cours des dernières semaines est tellement décevant qu’il risque de détourner beaucoup de français de la politique, au prétexte du « Tous pourris » ou du « Tous nuls » et il risque de favoriser les extrêmes, notamment le nouveau parti anticapitaliste d’Olivier Besancenot. La politique doit rester un engagement au service de l’homme avec un souci profond de fraternité, c'est-à-dire un sens aigu de l’intérêt général. Il faut sortir des combats de coq « Sarkozy-Villepin » ou des combats de catch féminin « Royal-Aubry ». Il faut passer de l’image de la politique qui divise à celle qui rassemble pour le bien commun. Cela implique de sortir du système binaire gauche-droite. Il faut trouver une troisième voie, qui rassemble les forces vives positives des deux camps. C’est sans aucun doute, ce qu’a réussi à faire Obama et c’est ce qu’a essayé de faire François Bayrou au 1° tour des présidentielles. Les deux parlaient d’unir alors que Bush ou Sarkozy imposaient leurs vues personnelles. Les « ego » de Sarkozy, Royal, Villepin ou Aubry sont trop forts pour permettre à la fraternité positive de trouver sa place. Or, nous nous devons de sortir ensemble de la crise. Au Modem, il faut aussi que « l’ego » de François Bayrou ne soit pas un frein à l’ouverture et au rassemblement. Nous y veillons tous ensemble.

                                                          Jacques JEANTEUR

                                                      Conseiller régional MoDem

Publié dans Politique générale

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