Vox populi, vox Dei ??? Vive la Démocratie !

Publié le par modem08

Debat FH NSCe dimanche soir en fin du journal de 20 heures sur Antenne 2, Laurent Delahousse, journaliste que l’on ne présente plus même à nos dames ne leur en déplaise, interviewait tour à tour Nicolas Sarkozy et François Hollande, dans cet ordre en fonction d’un tirage au sort préalablement effectué comme il se doit. L’objectif annoncé par le journaliste était de mieux cerner la personnalité de chacun des deux candidats en présence pour le second tour de l’élection présidentielle.

 

L’épreuve qui fait partie des exercices susceptibles d’apporter un éclairage révélateur de la personnalité profonde d’un individu et surtout de sa sincérité, n’est-ce pas ce que l’on attend d’un candidat encore que, portait sur des questions sensiblement identiques posées à chacun des deux prétendants. Equité oblige !

 

Et, ce ne fut pas décevant en tout cas probablement pas plus que le débat de ce soir risque de l’être. Parmi les questions posées, certaines réponses m’ont paru intéressantes.

 

Nicolas Sarkozy fait état de son expérience quinquennale, certes, mais elle n’apparraît pas concluante, en toute objectivité c’est le moins que l’on puisse dire ; François Hollande y oppose un « je ne découvre pas » que l’on peut lui accorder.

 

S’agissant des Français, « les Français sont très différents et, en même temps nous sommes la France ». Ce disant, François Hollande souhaite « un débat qui élève », un débat qui rassemble en quelque sorte.

 

A propos de l’énergie débordante dont fait preuve le président sortant, selon l’intéressé elle ne s’explique pas plus que « l’amour, la mémoire, on naît avec cela », ce serait donc inné. Ce serait comme un don du ciel dont le moteur serait le doute car il l’a dit, il a des doutes et pas n’importe lesquels, des doutes qui le motivent. Depuis quand l’incertitude serait-elle un vecteur de l’énergie ? Il va falloir me l’expliquer. N’ajoute-il pas « je ne veux pas que les français se trompent » ; que d’incohérence puisque après cinq ans d’expérience, il ne véhiculerait que des doutes.

 

Enfin, à la question de Laurent Delahousse : « Est-ce que les Français, finalement, ils ont toujours raison ? Sont-ils toujours justes dans leurs choix ? », Nicolas Sarkozy n’a pas un instant hésité à répondre par l’affirmative, allant même jusqu’à « magnifier  », oserais-je écrire « déifier » la voix des électeurs : « Ils ont raison parce que c’est eux qui décident ». Au-delà de la vacuité de la réponse, il eut fallu dire : « parce que ce sont eux qui décident » ; au diable la culture ! Pardi, il déclare : « je n’ai pas fait l’ENA moi ». Au fil des réponses : « Les Français ne peuvent pas être injustes, ils sont très lucides, ils comprennent tout, on ne peut pas leur raconter d’histoire », ben voyons ! Comme diraient les enfants de François Bayrou ainsi qu’une majorité de notre jeunesse actuelle « t’as qu’à croire ». Il faut bien caresser l’électeur dans le sens du poil ! Bref, pour Nicolas Sarkozy, j’ai traduit qu’il fait sien totalement et sans sourciller, l’adage selon lequel la voix du peuple serait celle de Dieu.

 

A cette question, la réponse de François Hollande fut beaucoup plus mesurée en précisant que le peuple se trompe parfois et que des exemples dans l’histoire en attestent. Ainsi a-t-il dit : « Non, ce n’est pas vrai ! Les Français peuvent être injustes, ils peuvent se tromper, ils peuvent être cruels et parfois, être dans l’erreur collective ». Cependant précise-t-il, « le suffrage a tous les droits ». Il a également indiqué que : « la démocratie, il faut la respecter mais elle n’a pas toujours donné les résultats souhaitables pour le pays ».

 

En effet, sachant que chacun peut se tromper, une somme d’erreurs individuelles peut-elle construire une vérité collective absolue ? Pire encore, peut-on sincèrement croire que la voix du peuple est celle de Dieu ? Quand on fait référence à l’histoire, donc au passé ainsi qu’au présent qui nous livre fréquemment, plus particulièrement durant les campagnes électorales, certaines lapidations voire crucifixions politico-socio-médiatiques peuvent sérieusement lever le doute.

 

Alors, vox populi, vox Dei ? Je demeure incrédule quant à cet adage fusse-t-il l’option vénérée du chanoine de Latran.

 

Quoi qu’il en soit, à défaut d’être divine, la voix majoritaire du peuple prévaut en Démocratie et, c’est bien ainsi.

 

                                                                                  Michel TONON

                                                                                 MoDem Ardennes

 

Pour visionner intégralement cette interview : cliquez sur ce lien http://jt.france2.fr/20h/  et choisissez le JT de 20 heures du 29 avril.

Publié dans Politique générale

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