Un expert belge

Publié le par modem08

Geert Noels est un des experts européens les plus réputés. Ce flamand d’Anvers a une vision très intéressante de la crise. Depuis des années, il alerte sur la triple dette que nos générations vont laisser aux suivantes : publique, environnementale et sociale. En avril dernier, il a publié « Econochoc (Anthémis/L’Echo)» qui fait référence. Il vient de donner une longue interview dans « Le Vif », édition belge de « L’Express ». Il rappelle que dans les années 80, la Belgique était de 20% plus compétitive que l’Allemagne et que ce rapport s’est inversé.

Comme en France, il craint que le déficit des finances publiques belges atteigne 6 à 7% en 2010. Il a calculé qu’en Belgique, 1% de la population supporte, par ses cotisations et ses impôts, 12% des charges de la société. Il reproche aux dirigeants leur manque de courage. Il prédit un choc des générations en disant : « Dans quelques années, les jeunes vont se rendre compte du sort qui leur est réservé en Belgique et ils vont partir sur la pointe des pieds. Les Pays Bas se préoccupent de cette fuite silencieuse des cerveaux, pas nous. Je pense qu’un jour ou l’autre des partis représentant les jeunes et les vieux se dresseront l’un contre l’autre. Or, la solidarité entre les générations doit être quelque chose de naturel…Ce qu’il faut faire ? Etre économe, restaurer la compétitivité des entreprises, investir dans les secteurs dont notre avenir dépend (énergie, environnement, technologies de l’information, etc.) promouvoir un enseignement de qualité. Et être patient… ».

Cette analyse très barriste correspond bien à la situation française et à la situation des Ardennes, en particulier, département frontalier. Dans une ville comme Charleville, moins de la moitié de la population paie des impôts, ce qui rend la charge dissuasive pour l’autre moitié. On voit les jeunes fuir le département en raison de son absence d’ambition, et les anciens en raison des impôts.

Cet expert ne veut pas s’inféoder idéologiquement à un clan. « Je veux pouvoir parler avec tout le monde et continuer à exprimer des opinions sans biais, dont le but n’est pas de faire plaisir… Je souhaite un mélange de rouge pour la solidarité, de vert pour le développement durable et de bleu pour l’initiative privée. Disons que l’orange est déjà une combinaison de ces couleurs. Les signaux sont encourageants. Les verts se sont rapprochés des bleus en intégrant la dimension économique de l’écologie. Les coûts énergétiques ont rendu les bleus sensibles aux thèses écologiques et, enfin, les rouges ont appris que l’on ne faisait pas du social dans un désert économique ».

On retrouve là l’humanisme et le réalisme qui caractérisent le projet de société du Modem. Pour cela, il faut s’ouvrir aux autres et rechercher les alliances des idées plus que les compromis de partis. Il faut respecter ce qu’il y a de bien chez les autres et accepter de corriger ses erreurs ou ses replis. L’orange n’est pas une couleur pure et dure. C’est une combinaison des meilleurs côtés du vert, du rouge et du bleu. Sachons doser les couleurs !

                                                                                        Jacques JEANTEUR

                                                                                 Conseiller régional MODEM

Publié dans Société

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