Le droit à se nourrir.

Publié le par modem08

                                                                                    Lundi 21 avril 2008

Sans accès à la nourriture, il n’y a pas de vie possible. L’article 3 de la déclaration des droits de l’homme dit : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. » Cela inclût bien sûr le droit à se nourrir. Après que des émeutes sanglantes ont frappé plusieurs pays en développement, la FAO, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, estime que trente-sept pays ont un besoin urgent d’aide alimentaire. Le monde entier est en train de prendre conscience de la crise alimentaire. Dominique Strauss Kahn, président du FMI dit : « Des centaines de milliers de personnes vont mourir de faim… ce qui entraînera des cassures dans l’environnement économique. Comme nous le savons en apprenant du passé, ce type de problèmes débouche quelquefois sur la guerre. ». Jacques Chirac consacre son premier écrit d’ancien Président à la crise alimentaire. Il nous dit : « Je le dis solennellement : cette conjonction des périls fait courir au monde un risque sans précédent… Les ingrédients d’une crise majeure sont réunis et la situation peut se dégrader très vite… L’autosuffisance alimentaire est le premier des défis à relever pour les pays en développement… Il faut miser sur les hommes, sur les producteurs locaux, qui doivent percevoir la juste rémunération de leurs efforts ».

Jacques Diouf, directeur général de la FAO pense que cette hausse des prix agricoles peut être une chance pour l’Afrique, si c’est demain un levier pour relancer l’agriculture. Tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut redévelopper l’agriculture vivrière. Par exemple, le prix du kilo de riz est passé en un an, en Côte d’Ivoire, de 0,22 à 0,97 euros. Avec moins de deux euros par jour, les  plus pauvres n’arrivent plus à se nourrir. Comment ne pas comparer cette situation aux 29 millions d’euros empochés par Daniel Bernard en quittant Carrefour ou aux 12,8 millions d’euros de prime pour Antoine Zacharias en plus de ses 28,9 millions de plus-values sur ses stocks options. Comment ne pas penser aux salaires scandaleux des patrons du CAC 40 qui sont souvent entre 5 et 10 millions d’euros par an, ce qui permettrait de nourrir une dizaine de milliers de personnes pendant un an. Les primes de départ représentent parfois la nourriture de près de quarante mille personnes pendant un an. Le devoir de tout responsable politique est d’assurer la survie de l’espèce humaine et son développement harmonieux.

La spéculation financière sur les denrées alimentaires ne peut entraîner la mort de dizaines de milliers de personnes. Il faut remettre l’agriculture au cœur du développement pour permettre à chaque peuple d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. Au-delà de l’urgence alimentaire, il faut donner les moyens de produire. Il faut réfléchir à la place des cultures destinées aux biocarburants. Les émeutes pour la faim ne peuvent nous laisser indifférents, nous qui sommes parmi les pays les plus riches. Osons participer au débat.

                                                                          Jacques JEANTEUR

                                                                     Conseiller régional MoDem

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