La corruption et la crise grecque

Publié le par modem08

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L’Europe est en danger. Il n’est pas normal d’avoir une monnaie commune, mais pas de politique économique et financière commune. La crise en Grèce et les menaces de crise au Portugal, en Espagne, en Italie et peut-être en France font ressortir des comportements nationaux souvent incompatibles avec un comportement communautaire.

 

Dans le cas de la Grèce, il est clair que les gouvernements successifs ont menti pour pouvoir entrer dans la zone euro. C’est un pays où quelques familles conduisent avec népotisme les affaires de l’Etat et où la corruption se généralise.

 

En 2009 il a été classé 71ème sur 180 pays sur la liste annuelle de perception de la corruption réalisée par Transparency International ; avec une chute vertigineuse de 4,7 points par rapport à 2008. Les Grecs ont versé 790 millions d’euros sous forme de pots-de-vin en 2009, soit 90 millions de plus qu’en 2008. Environ 600 000 personnes ont été touchées par des phénomènes de corruption dans le secteur public et 360 000 dans le secteur privé, sur une population de 8,9 millions âgée de plus de 18 ans. Un communiqué de l’AFP du 29 avril dit : « Considérés comme des problèmes endémiques de la Grèce, l’opacité et le clientélisme ont favorisé la corruption et le gaspillage des fonds publics et européens et, contribué à plonger le pays dans la crise sans précédent qu’ils traversent. En tout la Grèce a engrangé plus de 240 milliards d’euros d’aides européennes en une trentaine d’années, soit l’équivalent du PIB grec en 2010. Mais, selon plusieurs experts, l’affectation et la gestion de ces fonds ont répondu davantage à des motivations d’ordre clientéliste qu’à des critères d’efficacité économique…Les années 80 et 90 ont d’ailleurs été rythmées par plusieurs scandales comme les aides européennes aux agriculteurs détournées pour l’achat de voitures de luxe ou la rénovation de leurs  maisons, ou l’embauche de nombreux proches par des directeurs de centres de formation subventionnés par l’UE ». Georges Papandreou est premier ministre socialiste depuis novembre 2009. C’est lui qui a annoncé que les données publiques étaient fausses et que ses prédécesseurs avaient menti. Il a succédé au conservateur Costas Caramanlis. Dans ce pays, comme dans beaucoup d’autres, y compris en France la corruption est au dessus des partis. C’est une règle du jeu commune.

 

Dans son éditorial de « La Croix », Guillaume Goubert parle de coupable négligence. Il écrit : « La réalité est pourtant là pour nous démontrer qu’en réalité, la complaisance pour la corruption, peut coûter très cher, pas seulement au figuré ». Il parle ensuite du scandale des commissions versées pour le contrat des frégates de Taïwan. La France vient d’être condamnée à payer des dédommagements de plusieurs centaines de millions d’euros. « Cinglante sanction, au moment où notre pays traverse une crise très grave de ses finances publiques. Mais sans doute nécessaire pour que l’on cesse de considérer la corruption comme un mal mineur.

 

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Depuis des années, je dénonce avec constance, voire même avec obsession, cette corruption qui gangrène notre société. L’exemple concret de la Grèce montre bien que la corruption est à l’origine de beaucoup de crises, qu’elle est la preuve d’une perte de moralité et qu’elle exacerbe le sentiment d’injustice. Les Ardennes, considérées au plus haut niveau comme « la Corse du Nord », sont un peu comparables à la Grèce et il n’est pas surprenant de constater son état social, moral et économique.

 

                          Jacques JEANTEUR

                        Mouvement Démocrate

Publié dans Europe

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